Le cimetière du Père-Lachaise

Le cimetière du Père-Lachaise

Et si contrairement à d’habitude, nous ne confondions pas le cimetière avec la mort, la cause et la conséquence ?
Cette émission nous emmène à la découverte du « miracle » qu’est le cimetière du Père Lachaise, en compagnie d’un personnage fascinant, Bertrand Beyern, nécrosophe, seul guide habilité et labellisé Temporium pour une telle visite.

C’est le cimetière le plus visité du monde, fréquenté par d’illustres personnages, le plus cosmopolite …

La compagnie de Bertrand Beyern, dans une langue française qu’il est désormais trop rare d’entendre, nous permet de voir différemment ce lieu, où l’on y capte des émotions, des informations, une poésie. Où comment un cimetière peut nous rendre heureux avec les mots …

Une émission peu habituelle, jamais morbide, rare, que nous sommes fiers de vous proposer afin que, pourquoi pas, vous ayez envie d’en savoir plus et de vous y rendre en vrai !

Et si le cimetière était le lieu le plus vivant qui soit ?

Suivez le guide !

Playlist :
– Libera me, soundtrack Entretien avec un vampire
– Sous les palétuviers, Pauline Carton et Koval
– Au cimetière (Gabriel Fauré), Barbara

Texte cité
Histoire de Paris

J-A Dulaure
1852

… Les cimetières de Paris, jusqu’alors hideux, repoussants, devenaient pour cette ville des foyers de corruption : loin d’attirer les vivants, ils leur inspiraient de l’horreur. Ici la mort se présente sous une face gracieuse, et ne réveille que des sentiments moraux ou attendrissants : la nature appelée à embellir ses propres ravages, et les roses de la jeunesse couvrent souvent la tombe des vieillards.

Les monuments sépulcraux, qui ont envahi une grande partie de l’enclos, se présentent sous des formes et des matières différentes. Les uns ont de la grandeur, beaucoup d’apparence et de richesse; d’autres sont simples et humbles. Ces premiers ont la forme de temples, de chapelles sépulcrales, de caveaux funèbres, de pyramides, d’obélisques, de cippes, de colonnes. Les seconds sont en bois et ont la forme d’une croix inscrite. Ceux qu’on peut ranger dans la classe moyenne, et ce sont les plus nombreux, se composent d’une table de pierre ou d# marbre, terminée en forme circulaire ou en forme d’autel antique, plantée verticalement en terre, inclinée, ou couchée horizontalement.

Chaque tombeau est protégé par une enceinte eu bois ou en fer plus ou moins vaste : les unes sont spacieuses; les autres n’ont à peu près que 1es dimensions de 1a fosse. A l’exception des tombeaux les plus somptueux qui restent stériles, la plupart sont ornés de fleurs d’arbustes en pleine terre ou placés dans des vases; quelques tombeaux sont couverts de roses; la fleur des orangers répand son parfum, quelques autres : un vase rempli d’eau.
(…)an arrosoir sont placés là pour entretenir leur verdure. Ce devoir, imposé par de pieuses et douces affections, est religieusement observé. Là sont aussi un ou deux sièges où les amis, les parents viennent se reposer auprès de la cendre des amis, des parents dont regrettent la perte ou honorent la mémoire.

Sur les monuments de cette classe moyenne, on voit souvent appendus des bouquets, des couronnes de fleurs; on y voit les inscriptions les plus touchantes.

Les portions de terrain concédées le sont temporairement ou à perpétuité. Malheur aux parents dont la fortune met des bornes à leur sensibilité.• Parmi les monuments les plus considérables, il faut citer le.tombeau d’Héloïse et d’Abélard, placé à droite en. entra~t dans le- cimetière : tombeau qui, après avoir souvent changé de place, trouvera sans doute en ce lieu un asile stable.

Il faut citer dans la même catégorie une chapelle sépulcrale, située sur la hauteur du coteau, construite au dix-neuvième siècle dans le style du quatorzième; par un artiste italien, sur le modèle de la Santa-Casa, ou chapelle de Notre-Dame-de-Lorette.
•
D’autres monuments sont ornés• de colonnes de marbre, et ont la forme de chapelles sépulcrales.
Dans quelques-uns, tels que celui de mademoiselle Raucourt, se voit le buste des défunts.

Les amis des arts verront avec intérêt le tombeau d’un époux situé à mi-côte, devant lequel est la figure d’une femme dans l’attitude de la douleur.

Cette figure en marbre, plus grande que nature, est représentée assise, les coudes appuyés sur ses genoux et le visage couvert par ses deux mains.

Les symboles les plus fréquemment employés dans ces monuments funèbres sont le hibou, le sablier, la torche ardente renversée, les lacrymatoires, les vases cinéraires.

L’orgueil féodal s’est ici peu manifesté : les armoiries de famille sont rares ; et, parmi plusieurs milliers de monuments, je n’en ai découvert que trois chargés de blasons.

Plusieurs guerriers, célèbres par les services qu’ils ont rendus à leur patrie, ont des monuments dans cette enceinte.

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